Argentine : Les Mesures d’Austérité en Débat
Dans les rues de Buenos Aires, des banderoles flottent au-dessus de la foule, proclamant : « La faim ne peut pas attendre ». Ces mots, criés par des manifestants désespérés, reflètent l’angoisse croissante qui étreint l’Argentine alors que le spectre de la pauvreté plane sur une grande partie de sa population. Avec une inflation galopante et une précarité alimentaire de plus en plus répandue, le pays se trouve à un carrefour économique critique.
Selon l’UCA, un observatoire indépendant, près de 57 % des Argentins vivent désormais sous le seuil de pauvreté, survivant avec moins de 150 euros par mois. Cette situation alarmante est attribuée par de nombreux manifestants au nouveau président Javier Milei, qui a été pointé du doigt pour les politiques d’austérité qu’il a adoptées.
Des témoignages poignants illustrent la gravité de la situation. Cristian, membre de l’Union des travailleurs de l’économie populaire, déclare : « Non seulement les gens ne mangent pas tous les jours, mais ceux qui peuvent manger ne mangent qu’une fois par jour. Beaucoup plus de camarades de la classe ouvrière vivent sous le seuil de pauvreté. C’est insoutenable. »
Les récentes hausses spectaculaires des prix ont exacerbé les difficultés des Argentins. En seulement trois mois, le coût de l’essence, de l’électricité et des transports en commun a grimpé en flèche, entraînant une chute drastique du niveau de vie pour les 46 millions d’habitants du pays. Sandra Boluch, une maraîchère, décrit une scène déchirante : « Quand je vais déposer un sac poubelle, dans les containers, une vingtaine de personnes sont déjà présentes pour voir ce qu’elles peuvent emporter. C’est très dur et très triste, surtout pour les personnes âgées. »
Ces défis économiques découlent en grande partie d’une dévaluation rapide du peso argentin. Le taux de change officiel est passé de 391 pesos pour un dollar en décembre à 880 pesos pour un dollar en février, une décision soutenue par Javier Milei dans le but de réduire le déficit public. Florence Pinot de Villechenon, professeure émérite à l’ESCP Business School, explique : « L’Argentine vit depuis des années en dépensant plus qu’elle n’a de moyens. Donc, c’est d’arrêter cette spirale. »
Au pouvoir depuis seulement 100 jours, le président Milei, économiste de formation, a annoncé son intention de libéraliser totalement l’économie argentine. « Aujourd’hui, j’ai signé un décret de nécessité et d’urgence pour commencer à démanteler ce cadre juridique et institutionnel oppressif qui a détruit notre pays », déclare-t-il avec conviction.
Cependant, la mise en œuvre de ces mesures radicales rencontre une résistance au sein du Parlement argentin, où le parti de Milei est minoritaire. Le 14 mars dernier, le Sénat a rejeté son décret, qui reste soumis à l’approbation de l’Assemblée nationale dans les semaines à venir.
Dans cette atmosphère de tension et d’incertitude, l’avenir économique de l’Argentine demeure incertain. Alors que le pays cherche des réponses à ses défis, une chose est claire : les décisions prises aujourd’hui façonneront le destin de millions de citoyens argentins pour les années à venir.
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