
Afghanistan sans femmes : L’effacement brutal d’une moitié de l’humanité
Depuis trois ans, l’Afghanistan sombre dans une réalité glaçante : une société où les femmes sont peu à peu effacées de l’espace public. Privées d’éducation, interdites de travailler et réduites au silence, elles se retrouvent enfermées dans une existence où leur simple visibilité est considérée comme une menace. Un décret récent illustre cette oppression implacable en interdisant les fenêtres donnant vue sur des lieux fréquentés par des femmes.
Plus qu’un symbole, cette mesure marque une étape supplémentaire dans la disparition orchestrée de la moitié de la population. Tandis que la communauté internationale peine à réagir, les voix de ces femmes se perdent dans l’ombre d’un régime qui fait de leur invisibilité une règle absolue. Afghanistan sans femmes, c’est une tragédie silencieuse qui plonge un pays tout entier dans l’obscurité.
Une société amputée
Dans les écoles, seules les voix des garçons résonnent. À partir de la cinquième, les filles ne peuvent plus y accéder. Afghanistan sans femmes se matérialise dans ces salles de classe où les élèves sont privés de la mixité et de la diversité des perspectives. Derrière cette interdiction, un projet plus vaste se dessine : rayer toute présence féminine de la vie publique.
Un récent décret datant de fin 2024 pousse encore plus loin cette volonté d’effacement. Désormais, les fenêtres donnant sur des lieux fréquentés par des femmes doivent être condamnées. L’argument avancé ? Empêcher les « actes obscènes » qu’engendrerait la simple vision d’une femme travaillant ou s’activant dans sa maison.
Un mur d’interdictions
Le quotidien des Afghanes est aujourd’hui un véritable parcours d’humiliations et de privations. Les fameuses « lois de vertu » dictées par les talibans leur interdisent de sortir sans être accompagnées d’un homme. Elles ne peuvent plus chanter, ni même parler à voix haute dans la rue. À chaque nouvelle interdiction, un pas de plus est franchi vers un Afghanistan sans femmes.
Les réseaux sociaux sont devenus l’un des derniers refuges pour exprimer leur désespoir. « Tu veux sceller ma bouche ? Qui nous fournira alors du pain et de l’eau ? Tu as fait de moi une prisonnière dans ma propre maison, simplement parce que je suis une femme », écrit une Afghane sur Facebook. Ces cris de détresse se heurtent à une chape de plomb, mais révèlent une souffrance que les talibans cherchent à rendre invisible.
L’ombre de l’apartheid de genre
Face à cette oppression systématique, l’ONU qualifie la situation d’« apartheid de genre ». L’interdiction faite aux femmes de travailler dans les ONG illustre ce processus d’exclusion total. Dans un pays où près de 70 % de la population dépend de l’aide humanitaire, empêcher les travailleuses humanitaires d’exercer aggrave la crise alimentaire et sanitaire. Sans elles, de nombreuses familles ne peuvent plus accéder aux bons alimentaires, ni aux soins médicaux. Un « Afghanistan sans femmes », c’est un pays à l’agonie, privé de ressources vitales.
Les organisations internationales peinent à maintenir leurs opérations sur place, certaines étant même menacées de fermeture par le régime en place. Pourtant, il est essentiel que ces ONG continuent de fonctionner, car elles représentent le dernier espoir de survie pour une grande partie de la population.
Une résistance souterraine
Malgré tout, la lutte continue. À travers des initiatives clandestines, certaines Afghanes bravent les interdits pour continuer à apprendre et à enseigner. Des écoles secrètes voient le jour, des réseaux d’entraide se créent et les voix des femmes tentent de franchir les frontières du silence imposé.
Afghanistan sans femmes n’est pas une fatalité. Chaque témoignage, chaque acte de résistance, chaque initiative clandestine est une pierre lancée contre le mur de l’oppression. La communauté internationale a un rôle crucial à jouer en refusant de normaliser cette situation et en exerçant des pressions sur le régime en place.
Ne pas détourner le regard
L’histoire nous a montré que les régimes fondés sur l’oppression finissent par vaciller sous le poids de leurs propres injustices. Mais cela ne peut se produire sans un soutien constant aux femmes afghanes. L’indignation ne doit pas être passagère. Il faut documenter, alerter et continuer à faire résonner leur voix.
Face à cette disparition forcée des femmes de la vie publique afghane, la communauté internationale ne peut rester spectatrice. Chaque nouvelle restriction est une pierre de plus dans l’édifice d’une oppression qui vise à rendre les femmes invisibles, inaudibles, inexistantes. Pourtant, malgré les interdictions, la résistance persiste : dans l’ombre, certaines continuent d’apprendre, d’enseigner, de témoigner.
Le silence imposé par les talibans ne doit pas être celui du monde entier. Afghanistan sans femmes, c’est un cri d’alarme qui résonne bien au-delà de ses frontières. C’est un combat qui nous concerne tous, car une société amputée de la moitié de sa population est une société condamnée à l’effondrement. L’espoir réside dans la solidarité et dans la volonté de ne jamais détourner le regard.
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